Climat > Le réchauffement est réel, même les sceptiques l'admettent!
Le BEP les a enrichies de nouvelles données. Et il les a confrontées aux analyses des climatosceptiques, qui arguent que les relevés de températures (à la hausse) n'impliquent en rien un réchauffement global : certains affirment même que l'on est depuis 1998 dans un cycle de refroidissement! Ils balaient les mesures qui indiquent que 2005 et 2010 ont été les deux années les plus chaudes depuis que les relevés existent (1880), affirmant que celles-ci sont fausses, les stations météo étant majoritairement situées à proximité des grandes villes, qui constitueraient des îlots de chaleur...
Richard Muller, qui fait figure de climatosceptique raisonnable, prétendait s'ériger en juge de paix, en prenant un échantillon plus large : 40 000 stations météo autour de la planète, dont les données sont disponibles sous forme numérique.
Mais l'arrière-pensée semblait assez évidente - discréditer la théorie du réchauffement - puisque l'équipe Muller est financée, entre autres, par la Fondation Charles G. Koch. Cela ne vous dit rien? Les frères Koch, originaires de l'Arkansas, sont des milliardaires de l'industrie pétrolière, opposés à toute règlementation et qui tentent de saper le gouvernement fédéral à travers le mouvement Tea Party.
A l'arrivée pourtant, Muller conclut exactement le contraire: le réchauffement est une réalité.
Le groupe de Berkeley arrive quasiment aux mêmes conclusions que la Nasa, que l'Institut océanographique américain (Noaa), que l'université britannique d'East Anglia ou la météo anglaise. A savoir que la température de l'atmosphère terrestre a augmenté d'1° celsius depuis 1950.
"Notre plus grande surprise est que les nouveaux résultats sont extrêmement proches des données publiées précédemment par d'autres équipes aux Etats-Unis et en Grande Bretagne (...) Cela confirme que ces études avaient été conduites soigneusement et que les a prioris pointés par les climatosceptiques n'avaient pas sérieusement influé sur les résultats", écrit le chercheur californien.
Les climatosceptiques et le puissant lobby du pétrole et du charbon, qui se cache derrière eux, vont-ils rendre les armes? Certainement pas : ils vont déplacer le débat, et clamer que si réchauffement il y a, les émissions de gaz a effet de serre (autrement dit, l'activité humaine) n'en sont pas la cause -- Richard Muller, sans être catégorique, pense désormais plutôt le contraire.
La machine à propagande est déjà en route.
Alors qu'approche la présidentielle américaine de 2012, l'industrie du pétrole et du charbon pèse déjà de tout son poids sur le Parti républicain, qu'elle tient par les cordons de la bourse. Et cela marche : on a vu, cette semaine, le favori de la primaire républicaine, Mitt Romney, retourner complètement sa veste.
Le 3 juin dernier, lors d'une réunion publique dans le New Hampshire, Romney affirmait "croire que la planète se réchauffe" et "croire que l'homme y contribue".
Ce jeudi, changement de pied total: "Mon opinion est que nous ne savons pas ce qui cause le changement climatique sur cette planète. Et que dépenser des trillions et des trillions de dollars pour réduire les émissions de CO2 n'est pas la bonne chose à faire".
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